Tout feu, tout flamme !

Construction, atelier participatif de yakisugi, événement festif

Avril 2022, Col de la Machine
Aménagement d’espaces communs


Invité dans le cadre de la réhabilitation de l’auberge Hostel Quartier Libre, Terrains vagues profite de cette occasion pour proposer la mise en œuvre d’un bardage intérieur en bois brûlé pour les soubassements des couloirs. Parallèlement, plusieurs actions d’aménagements sont menées : garde-corps en métal sur-mesure, enseignes de devantures, pose de surface MDF dans les couloirs et fresque sur les supports. Nous avons profité du linéaire conséquent de couloirs pour organiser un workshop collectif et expérimental de mise en œuvre de la technique du yakisugi.

Tout feu, tout flamme ! est un projet d'expérimentation plastique autour de la technique du yakisugi réalisé en collaboration avec l’Hostel Quartier Libre. Perché sur le plateau du Vercors, dans les hauteurs de Combe Laval situé dans la commune de Saint-Jean-en-Royans, Quartier Libre est une nouvelle auberge structurée en SCOP. Les membres de Quartier Libre ont repris l’hôtel du Col de la Machine pour lui donner une nouvelle vie et continuer à habiter le plateau du Vercors.

« Le yakisugi - 焼き杉, littéralement cèdre grillé ou cèdre brûlé - ou shou sugi ban en Occident est une technique de protection du bois originaire du Japon. Elle s'obtient en brûlant profondément la surface d'une planche de bois. Le matériau ainsi obtenu est réputé plus résistant au feu, aux insectes et aux champignons. »
Source : Wikipédia.

Trois mètre-cube de Douglas sont commandés dans une scierie locale. Le bois est demandé bien sec et brut de sciage afin d’avoir une bonne prise au feu pendant le brûlage. Une fois la préparation terminée, nous nous sommes attelé·es au brûlage du bois de manière collective et festive. Le yakisugi étant une tâche répétitive, possible en extérieur et dans un espace non exposé, nous en avons profité pour organiser une journée spéciale. C’est une technique qui se prête très bien au chantier participatif puisque l’opération peut être scindée en tâches simples et accessibles. Rapidement des équipes s'organisent entre la manutention, la cuisson, le rinçage et le nettoyage des planches afin que l’action devienne collective.

Ce fut alors le moment de convier les différents ami·es du coin : le Collectif ETC, l’Assemblée des Noues, Feu de Camp et le Collectif de la Chapelle. Pendant la journée, l’Auberge assure l'accueil et le repas à base de frites et de bière, DJ Deschamps est aux platines et France 2 est là pour filmer. L’ambiance bat son plein, le bois se brûle, le carbone se frotte, les planches sont lavées et les copaines et autres visiteur·trices profitent de cette belle journée.

Le yakisugi, au-delà de son aspect festif et intuitif, est une technique traditionnelle encore pratiquée aujourd'hui. Par le traitement naturel du bois par le feu, nous ne sommes pas obligés d’appliquer, en tant normal, une protection chimique ce qui rend le processus simple et naturel. De plus, cela ne demande aucune matière ajoutée, d'où le fait que cette technique est utilisée depuis des millénaires dans plusieurs pays du globe… et oui Jamy !

Procédé du yakisugi
Prenez trois planches de bois d’une hauteur de trois mètres, formez une sorte de cheminée triangulaire, liez-les ensemble au moyen de deux fils de fer, mettez la cheminée à la verticale, insérez une boule de papier journal dans le foyer de la cheminée, allumez cette dernière à l’aide d’une allumette, laissez cuire 5 minutes. Il vous faudra ensuite saisir la cheminée à l’aide de gants et la retourner. Afin que le bois brûle dans l’autre sens des fibres, attendez 3 minutes. Une fois l’opération terminée. Déposez la cheminée à l’horizontale, coupez les fils de fer et arrosez l’ensemble afin de stopper la cuisson.