bivouac 2025

Scénographie, construction, design éditorial, marche, bivouac, logistique, programmation

Septembre2025
Coordination d’évènement


En 2025, nous continuons la collaboration avec Sonia Te Hok et Gauthier Oddo (Studio BaseAlt) afin d’organiser et concevoir la marche inaugurale et le Bivouac des étudiant·es de l’ENSAM. Dans le cadre de ce partenariat avec l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Marseille, les 200 étudiant·es de première année ont participé cette année à une traversée de Marseille le long du ruisseau des Aygalades, depuis Saint-Antoine jusqu’à son embouchure à Arenc. Cette démarche s’inscrit dans la continuité du travail engagé par la promotion précédente et vise à explorer la ville à travers ses géographies naturelles et sensibles.
Après un départ collectif en train depuis la gare Saint-Charles, le groupe s’est mis en marche pour arpenter le cours du ruisseau et découvrir ses multiples visages. Tout au long du parcours, les interventions du “Bureau des Guides du GR2013” et du collectif “Les Gammares”, ont accompagné les étudiant·es, ponctuant la marche de témoignages d’invité·es venus partager leurs connaissances sur l’histoire, les transformations et les enjeux contemporains liés au ruisseau.
Cette exploration invite à considérer le bassin versant des Aygalades comme un territoire commun, dont les limites sont d’abord géographiques et écologiques plutôt qu’administratives. Elle met en lumière les interdépendances entre les écosystèmes vivants, humains et non-humains, et interroge la manière dont l’architecture peut contribuer à renforcer ces liens. En plaçant la marche et l’observation au cœur de l’apprentissage, cette expérience collective ouvre des perspectives nouvelles sur la façon de penser, créer et habiter la ville à partir de ses milieux naturels et de ses récits partagés.

Le campement

Le bivouac du parcours des Aygalades s’est tenu sous le feuillage d’un grand chêne du parc Billoux, à proximité immédiate du ruisseau. Les étudiant·es de première année de l’ENSA Marseille y ont installé leur campement pour une soirée et une nuit d’immersion, au cœur du territoire étudié. Les structures modulaires bleues et oranges, désormais emblématiques du dispositif, ont célébré leur dixième utilisation, accueillant une nouvelle fois les espaces d’accueil et de service du campement.
Après un moment de repos bienvenu et l’installation des tentes, les étudiant·es ont participé à une série d’ateliers de médiation et d’exploration animés par le collectif Les Gammares, favorisant la mise en relation sensible avec le ruisseau et son environnement. La soirée s’est poursuivie par un repas convivial préparé par l’association des Femmes de Bassens, véritable temps de partage et de rencontre entre les participant·es.
À la tombée de la nuit, Mathias Rollot a proposé une conte-férence questionnant la production architecturale face à l’urgence écologique :« Comment produire une architecture qui ne soit pas seulement l’outil parfait du capitalisme vert, du développement colonial ou du spectacle durable ? ».
Le lendemain matin, le campement s’est animé autour d’un petit-déjeuner collectif, avant que les Femmes de Bassens ne reviennent prêter main-forte à un groupe d’étudiant·es pour la préparation de 200 sandwichs destinés au pique-nique du midi. Pendant ce temps, le reste du groupe démontait et rangeait le bivouac. Un échauffement collectif a ensuite rassemblé l’ensemble des participant·es, marquant le départ d’une nouvelle journée de marche le long du ruisseau.

Le carnet

Chaque année, un carnet de marche est édité. Cette année, il est réalisé en collaboration avec l’équipe pédagogique, le Bureau des Guides du GR2013 et Les Gammares. Véritable compagnon de route, ce carnet accompagne les étudiant·es tout au long de la traversée du ruisseau des Aygalades, de Saint-Antoine à Arenc, puis prolonge l’expérience dans la continuité du semestre.
Le carnet rassemble une pluralité de sources et de regards : articles, études, photographies, cartes, récits et témoignages issus du terrain. Ces matériaux, d’origines scientifiques, artistiques ou sensibles, invitent à croiser les approches pour construire une lecture critique et située du territoire. À travers ces contenus, l’objectif est de nourrir une réflexion sur la place de l’architecture dans la compréhension des milieux habités et des écosystèmes urbains, pour une pratique à la fois durable, humaine et engagée.
L’édition 2025 du carnet s’est enrichie de nouveaux exercices d’observation proposés par Nicolas Nova, ponctuant la marche de moments d’attention au paysage, ainsi que d’une carte du parcours insérée en jaquette, permettant de suivre le tracé du ruisseau et les étapes de la marche.